L’OMS renforce les capacités des pays pour la mise en œuvre de projets de démonstration de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus
Dakar a abrité du 19 au 22 mai 2014 l’Atelier d’orientation sur la mise en œuvre des projets de démonstration de la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH), responsable de la plupart des cancers du col de l’utérus. La rencontre était organisée par l’OMS, en collaboration avec l’UNICEF, PATH et GAVI.
Selon les estimations de GLOBOCAN, le cancer du col de l’utérus représente le premier cancer de la femme dans les pays en développement. En 2012 dans la Région Africaine de l’OMS, on estimait à 92 400 le nombre de nouveaux cas de cancers du col et à 56 600 le nombre de cas de décès. Deux cent millions de femmes âgées de 15 ans et plus sont à risque pour cette maladie. De multiples facteurs de risque ont été décrits mais l’agent causal demeure le virus du papillome humain (VPH) retrouvé dans la presque totalité des cas de cancer du col de l’utérus. Ces chiffres ont été fournis par le Représentant de l’OMS au Sénégal lors de la cérémonie d’ouverture de l’Atelier.
« Fort heureusement, le cancer du col de l’utérus est une maladie évitable et guérissable » a rassuré le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama. En effet, des stratégies efficaces et souvent à bon rapport coût-efficacité existent parmi lesquelles on peut citer la sensibilisation des populations, la vaccination contre le VPH et la détection précoce des lésions précancéreuses associée à un traitement immédiat ».
En vue de renforcer les activités de prévention du cancer du col de l’utérus, l’OMS encourage les pays à introduire le vaccin contre le VPH, avec la contribution de GAVI. La population ciblée par cette vaccination est constituée par les jeunes filles âgées de 9 à 13 ans considérées comme n’ayant pas encore été exposées aux risques de contamination par ce virus à travers les activités sexuelles. C’est dans ce cadre que des Projets de démonstration de la vaccination contre le VPH ont été mis en œuvre dans certains pays de la Région Africaine de l’OMS comme le Malawi et la Sierra Leone. Sept pays de la sous- région de l’Afrique de l’Ouest, dont les soumissions ont été acceptées par GAVI, s’apprêtent à exécuter des projets pilotes d’introduction du vaccin. Si l’expérience est concluante, la vaccination contre le VPH sera mise à l’échelle et introduite dans le Programme élargi de vaccination. Il s’agit du Bénin, de la Côte d'Ivoire, de la Gambie, du Libéria, du Mali, du Sénégal et du Togo, auxquels s’ajoutent le Burundi et le Cameroun.
En plus de Responsables nationaux de la lutte contre la Maladie, du PEV, de la Santé de la reproduction, du cancer, l’atelier a regroupé des experts de l’OMS/AFRO, de IST/Ouaga, de l’OMS/Genève, de l’UNICEF, de GAVI, de PATH, de l’UNFPA, de l’Agence pour la Médecine préventive.
Qualifiant la rencontre de cruciale, le Dr Mamadou Ndiaye, Directeur de la Prévention, qui a ouvert l’atelier au nom du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, a déclaré que l’introduction de la vaccination contre le VPH constitue une initiative majeure dans le cadre de la prévention et du contrôle du cancer du col de l’utérus. Il a invité les pays représentés à saisir les opportunités offertes pour assurer la protection de la population contre le cancer du col de l’utérus.
Auparavant, l’Adjointe au Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a réaffirmé l’engagement des partenaires à soutenir les les pays.
L'objectif global de l’atelier était de former des personnes clés provenant des pays nouvellement approuvés par GAVI pour conduire des campagnes de vaccination contre le virus à papillome humain, afin qu'elles puissent à leur tour former les équipes nationales de leurs pays respectifs. De façon spécifique, la formation a été centrée sur toutes les étapes du processus dont la planification, la formation, la conduite de la campagne, la gestion des données, les évaluations post-campagne et l’évaluation des activités intégrées relatives à la santé des adolescents.
Dans la communication introductive aux travaux, le Dr Nehemie Mbakuliyemo, Point focal IVE à IST/Ouagadougou, a identifié les faiblesses auxquelles la plupart des pays de la Région africaine sont confrontés : planification des activités, budgétisation, définition de stratégies, détermination de la cible à vacciner, mobilisation sociale, information/plaidoyer, exécution des activités de vaccination, évaluation/documentation des résultats.
Selon le Dr Tevi-Benissan, Responsable régional des nouveaux vaccins à AFRO, en 2015 ce sont 10 0000 nouveaux cas du cancer du col de l’utérus qui sont attendus avec 61 000 décès, alors qu’en 2030, le nombre de nouveaux cas sera de 135 000 avec 83 000 décès.
Ce sont les femmes âgées entre 40 et 50 ans qui sont les plus touchées et le taux élevé de décès s’explique par la consultation tardive et la qualité des soins qui laissent à désirer.
Le Dr Tevi-Benissan a indiqué qu’une centaine de virus VHP existent, dont 13 sont cancérigènes. Cependant les types 16 et 18 sont à l’origine de la 70% des cas de cancer. Le virus se transmet par contact génital durant l’adolescence, il est possible de protéger cette tranche d’âge en la vaccinant contre le VPH avant les premiers rapports sexuels.
Le Responsable régional des nouveaux vaccins à AFRO a également évoqué la Stratégie régionale de lutte contre le cancer adoptée en 2008 lors de la 58ème session du Comité régional et le document technique sur le cancer du col de l’utérus adopté en 2010 lors de la 60ème session du Comité régional. Ils proposent trois axes d’intervention essentiels : l’amélioration de la formation du personnel de santé, la mise en place de techniques de dépistage et le le renforcement de la surveillance épidémiologique. De plus, l’OMS apporte aux pays un appui technique dans l’élaboration de plans nationaux complets et intégrés, le renforcement des capacités de dépistage et de traitement et l’introduction du vaccin contre le VPH dans le PEV.
La particularité de la cible de la vaccination contre PVH, les adolescents de 9 à 13 ans, sa localisation (zone rurale, zone urbaine, domicile, école, marché, etc), les stratégies de vaccination à utiliser (fixe, mobile, porte-à- porte), le calendrier de vaccination (période limitée ou continue) sont autant aspects qui ont été discutés par les participants à l’atelier. Ils ont eu à élaborer des feuilles de route d’introduction pour leurs pays.
Etant donné, le manque d’expériences/pays dans le domaine de la vaccination contre le VHP dans les établissements scolaires, l’OMS a présenté l’Outil d’évaluation de l’état de préparation à la vaccination contre le VHP en milieu scolaire. Destiné à renforcer les capacités nationales dans ce domaine, l’outil a été présenté par le Programme Manager, Policies and strategies à l’Unité IVE à l’OMS/Genève.
Les conditions à remplir pour faire une soumission d’un projet de démonstration de la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) à son institution ont également été rappelé aux représentants des pays représentés à l’atelier par le Représentant de GAVI.
Parmi ces conditions, il a cité un taux de couverture vaccinale en DTCP 3 de 70%, un taux de couverture vaccinale de 50% de la population cible de la vaccination contre le VPH (9-13 ans), l’existence d’un plan de communication devant accompagner la mise en œuvre du projet de démonstration.
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